L’équipe du site « bateaux-du-leman.ch » a eu le plaisir d’effectuer une visite détaillée du chantier de rénovation du bateau M/S « VEVEY », le vendredi 2 août 2013. Nos remerciements les plus vifs vont à M.Eric Soret, directeur technique de la CGN, qui a nous guidés pour cette visite, en commentant de manière détaillée les travaux déjà effectués, ceux en cours et ceux à venir, et en répondant à toutes nos questions.

Voici un rapide tour d’horizon, par le texte et par l’image, de l’état des travaux :

Lorsque l’on découvre le nouveau « VEVEY » en cale sèche dans le grand bassin,  première impression générale : il ne s’agit pas d’une simple rénovation, mais d’une véritable reconstruction ! Impression confirmée par notre interlocuteur. 70 % des anciens éléments du bateau ont été retirés et mis au rebut. Ils sont soit déjà remplacés ou en cours de remplacement par des éléments neufs.

En ce qui concerne les travaux de serrurerie chaudronnerie, si les raidisseurs internes (ossature de la coque) ont pu être conservés, près de 45 % des tôles de bordé corrodées ont dû être changées. La coque dispose désormais de neuf compartiments étanches, dont la disposition a été redessinée. Sur le pont principal, le salon de 1e classe et la rotonde avant ont été conservés. Innovation principale : les deux tambours de roues ont été totalement reconstruits en acier inox 304L, ce qui évitera de futurs travaux d’entretien onéreux. Livrés déjà montés, ils ont été posés d’une pièce.

La nouvelle rotonde (analogue à l’ancien »fumoir ») du pont supérieur  ainsi que la timonerie toute équipée ont été livrées préfabriquées et posées.

La tente fixe (toiture arrière du pont supérieur) est déjà en place depuis quelques semaines. Le recours à des lattes de plafond en matériau synthétique, en lieu et place des anciennes lattes de bois, participe de la volonté de limiter le poids du pont supérieur, ce qui doit conduire à l’abaissement de 20 cm du centre de gravité du « VEVEY » et à l’augmentation de sa stabilité dans l’eau.

La cheminée, rétractable, dont la fonction sera avant tout décorative (l’échappement des moteurs diesel se fera en effet sur les bords de la coque !) est réalisée en matériau composite. Elle prendra place prochainement sur le socle visible sur les photos ci-dessus et ci-dessous au niveau du pont supérieur. Elle sera du jaune orangé qu’arborent les unités à vapeur.

Retour au pont principal ! La rotonde avant ainsi que le salon de 1e classe sont en cours de réaménagement. Les boiseries vont retrouver leur place ces prochains jours.

L’espace libre disponible au milieu du pont principal frappe le visiteur (comme il frappera certainement le futur voyageur habitué !). Là où trônait, sur l’ancien « VEVEY », l’important compartiment fermé, donnant accès à la « salle des machines », ne subsiste qu’un petit compartiment technique abritant le local de contrôle des fonctions vitales du bateau. L’ancien escalier d’accès au pont supérieur semble bien seul dans ce nouveau volume libre. Au sol, une large trappe fermée donne directement accès à la cale 6 (compartiment moteurs de traction), permettant ainsi de pouvoir effectuer de gros travaux d’entretien ou de remplacement sans devoir procéder à de gros démontages de la structure.  Innovation qui ne manquera pas de ravir les voyageurs : les roues seront entièrement visibles, protégées par une grande vitrine en arc.

Descente dans les entrailles du navire ! Neuf cales étanches nouvelles. La cuisine (anciennement logée dans l’un des tambours de roue) voit sa surface multipliée par 3. Elle occupe les cales No 2 (local de service et frigos) et No 3 (fourneaux) et est en cours d’aménagement. Climatisée, elle disposera de monte-charges et de monte-plats.

Les cales Nos 5 et 6 hébergent l’ensemble production électrique et moteurs de traction. Les trois nouveaux diesels alternateurs Caterpillar C18 (560 kVA) sont en place depuis le printemps dernier. Chacun est surmonté d’un filtre à particules (tonneau horizontal visible sur la 2e photo ci-dessous), l’échappement s’effectuant sur les côtés de la coque. Une partie de l’eau du circuit de refroidissement sera récupérée pour alimenter le chauffage. Chaque diesel alternateur peut être engagé en fonction des besoins en énergie du bateau.

Les deux photos ci-dessous montrent les deux moteurs électriques asynchrones ABB de 440 V (bleus), suspendus, entraînant les roues à aubes par l’intermédiaire de réducteurs (gris) Reynold (réduction de 30 %). Les deux ensembles propulseurs (un bâbord et un tribord) sont indépendants, la synchronisation de traction sur les roues à aubes se faisant électroniquement. Chaque moteur électrique développera une puissance d’environ 250 kW, ce qui donnera une puissance totale d’environ 500 kW, analogue à celle de l’ancien « VEVEY ».

Les parois intérieures des cales Nos 5 et 6 sont revêtues d’une alliage spécial qui a permis l’installation d’un système d’extinction fixe en cas d’incendie, conforme à la réglementation de sécurité.

Les autres cales ou compartiments de la coque abritent le système de commande du gouvernail, un réservoir d’eau claire (pompée directement dans le Léman et traitée), un réservoir de 8 mètres cubes pour les eaux usées, le réservoir pour le carburant et des cabines avec couchettes pour le personnel de bord.

Après 14 mois de travaux de reconstruction, les délais sont tenus. Le bassin a été mis en eaux provisoirement en juillet, ce qui a permis de tester avec succès le fonctionnement des moteurs de traction. Deux phases importantes de chantier sont en cours : le câblage électrique et la poursuite de la pose des ponts en bois. Sur ce dernier point encore une innovation. Fini le temps de la pose latte par latte ! La pose se fait dorénavant par grands panneaux prédécoupés dans le centre d’usinage CNC que la CGN a acquis (voir image ci-dessous).

Après les derniers travaux de peinture de la coque, le « VEVEY » nouveau sera remis à l’eau avant fin août. Les essais pourront alors commencer, simultanément avec les dernières phases d’équipement et de finitions. L’inauguration est prévue en octobre pour le personnel de la compagnie et celle, officielle, pour le public, en novembre.

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